L'impro orpheline de l'un de ses pères
Hier, dimanche après-midi, j’ai appris le décès récent de Pierre Martineau.
Grande figure de l’improvisation théâtrale, pionnier de ce bel art, il nous a quitté à l’issue d’un long combat contre le cancer.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, il a été co-créateur du concept de match d'improvisation avec Gravel et Leduc, a co-fondé la LNI de Montréal et a quasiment créé le rôle de maître de cérémonie.
Pierre c’était le respect de l’esprit de l’impro, les jeunes de Cambes (région Bordelaise) et d’ailleurs qui ont eut la chance de travailler avec lui en témoignent par la qualité de leur jeu.
Un jeu où l’autre équipe est reçue comme une richesse supplémentaire et non comme un adversaire à battre, un faire-valoir accessoire. Un esprit qui permet à chacun d’apporter sa pierre au spectacle, de construire avec les autres, de jouer ensemble, de communier dans la joie d’un public complice.
J’ai eu, en compagnie de mes camarades de Grossomodo, l’honneur d’affronter les « Restons calmes dans le dignité » au cours d’un des meilleurs matchs que j’ai connu, avec Pierre comme maître de cérémonie. Souvenir aujourd’hui précieux, teinté de cette valeur que seules les choses uniques et belles peuvent acquérir.
Je souhaite sincèrement que Pierre, où que se trouve son âme aujourd’hui, ait laissé sur notre planète un peu de cet esprit, frappé du sceau du respect de l’autre, qu’il soit joueur ou spectateur.
Pierre, ton départ nous laisse démunis, obligés d’improviser une vie différente. Mais ça, grâce à des hommes comme toi, on a heureusement l’habitude. Merci Pierre.